Publié le 30 nov 2014Lecture 3 min
Les registres Electra
J. TAIEB, CH d’Aix en Provence
Les enquêtes Electra s’intéressent aux pratiques habituelles dans le domaine de la rythmologie interventionnelle. Le but est d’analyser si les attitudes sont homogènes au niveau national à un instant donné.
Le thème de l’enquête est choisi par le comité d’organisation du congrès Electra chaque année avant l’été. Une « préenquête » est réalisée auprès de plusieurs médecins pour rédiger ensuite l’enquête sous forme de questions à choix multiples tout en explorant largement les options possibles. Les questions ciblent des points non consensuels. Pour l’efficacité et la rapidité, une seule réponse est acceptée par question.
Comme les pratiques peuvent être non codifiées, une case « Attitude non standardisée » est également proposée. Pour permettre aux médecins dont la pratique n’a pas été « envisagée » de répondre, une case « Autre » avec texte libre est proposée.
Après avoir situé l’activité du médecin et son mode de pratique, l’enquête explore les différents aspects du thème en 30 à 40 questions.
Les médecins français et quelques francophones (suisses et canadiens) sont contactés par courriel 1 mois avant le début du congrès ELECTRA qui a lieu la dernière semaine de novembre. Les réponses sont basées sur le volontariat, sans rémunération. Les résultats de l’enquête de l’année précédente sont systématiquement joints à la nouvelle enquête.
Sept enquêtes ont été réalisées et leurs résultats sont accessibles sur le site ELECTRA(1) :
• 2007 : Stimulation simple et double chambre ;
• 2008 : Information avant implantation et suivi du stimulateur ;
• 2009 : DAI prophylactique ;
• 2010 : Ablation de fibrillation atriale ;
• 2011 : Resynchronisation ;
• 2012 : Ablations non complexes ;
• 2013 : Remplacements de boîtier de stimulateur et défibrillateur.
L’enquête 2014 porte sur l’analgésie pendant l’ablation. Au total, plus de 600 questionnaires ont été analysés. À la différence des enquêtes menées par l’industrie, celles d’Electra sont conçues par des médecins pour des médecins, avec en premier lieu l’intérêt scientifique.
Les plus
Citons quelques résultats intéressants correspondant à des attitudes atypiques minoritaires :
Dans l’enquête de 2007, 13 % de médecins implantaient un stimulateur sous AVK sans interruption. Cette minorité de médecins avait donc une expérience des interventions sous AVK et 5 ans plus tard, une étude randomisée a confirmé le bien-fondé de leur stratégie(2). De même, l’ablation de FA sans arrêt des anticoagulants était pratiquée en 2010 par seulement 2 % des opérateurs. La pertinence de cette stratégie a également été confirmée(3). En 2009, 12 % ne faisaient plus de test de défibrillation en routine lors de l’implantation. L’étude SIMPLE rapportée à HRS en 2014(4) a confirmé que cette stratégie est médicalement justifiée.
Dans notre centre, nous avons cessé de surveiller par télémétrie toutes les primo-implantations de stimulateur après l’enquête 2007 qui avait montré que 30 % des médecins ne réalisaient pas systématiquement cette surveillance.
Les limites
Les questions à choix multiples et à complément simples permettent de répondre rapidement, mais manquent parfois de précision. Les données d’activités des médecins et des centres sont incluses dans des fourchettes.
Lorsque l’item « Autre » est choisi par un trop grand nombre, nous en concluons que la question est mal posée. C’est la même réflexion lorsque les médecins ne répondent pas à certaines questions. Les médecins sont interrogés sur leur attitude individuelle la plus fréquente. Pour autant, il peut y avoir un effet centre si plusieurs médecins du même centre répondent de la même façon. Dans ce cas, les statistiques peuvent être discrètement biaisées.
Conclusion
Le succès des enquêtes Electra témoigne du dynamisme des rythmologues français qui acceptent volontiers d’échanger sur leurs habitudes de travail. Les résultats permettent aux médecins de se situer par rapport à la majorité, mais aussi d’observer des attitudes moins répandues qui sont parfois pragmatiques et novatrices. Nous invitons les rythmologues interventionnels qui ne font pas partie de notre liste d’envoi à envoyer un courriel à jtaieb@ch-aix.fr pour y être ajouté.
Remerciements : C.-O. Electra, J.-C. Templar, M.-L. Lacrimini, médecins ayant répondu aux enquêtes.
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