Lu pour vous
Publié le 31 mai 2010Lecture 2 min
IPP et clopidogrel : la saga continue…
O. VARENNE, Hôpital Cochin, Paris
La question soulevée dans le précédent numéro concernant les interactions IPP et clopidogrel s’enrichit d’une nouvelle étude. Il s’agit d’une étude cohorte rétrospective. Les 1 033 patients hospitalisés pour un infarctus du myocarde (IDM) ou ayant bénéficié d’une angioplastie avec implantation d’un stent et recevant un traitement par clopidogrel et IPP ont été appariés à un témoin chacun ayant les mêmes facteurs de risque cardiovasculaires mais recevant un traitement par clopidogrel seul (absence de prescription d’IPP dans les 90 j précédant l’inclusion et dans les 90 j suivants cette date). Les patients ont été suivis pendant 360 jours. Les cohortes étaient similaires en termes de données démographiques et pour l’histoire cardiologique.
Le critère primaire était la survenue d’une hospitalisation pour IDM ou une angioplastie avec implantation d’un stent. Les résultats montrent une augmentation significative du critère primaire dans le groupe clopidogrel et IPP (événements pour 100 personnes-année : 9,7 vs 4,1 ; HR : 1,93 [1,05-6,54] ; p = 0,03 ; 27,7 vs 14,3 ; HR : 1,64 [1,16-2,32] ; p = 0,005).
Le second point intéressant de cette étude concerne le sousgroupe pantoprazole (IPP qui était considéré comme à moindre risque que les autres molécules de cette classe thérapeutique). Il s’agit de l’IPP le plus prescrit dans cette étude : 63 % contre 15,4 % pour le rabéprazole, 8,3 % pour l’oméprazole, 8 % pour le lanzopazole et 4,5 % pour l’ésoméprazole.
Le pantoprazole est identique aux autres IPP avec une augmentation significative du critère primaire dans le groupe clopidogrel et pantoprazole (événements pour 100 personnes- année 11 vs 4,5 ; HR : 2,18 [0,88-5,39] ; p = 0,09 ; 33,8 vs 14,1 ; HR : 1,91 [1,19-3,06] ; p = 0,008).
Cependant, cette étude présente certaines limites notamment le manque d’informations relatives au suivi et à la sévérité des événements survenus, à la compliance au clopidogrel, et à la réponse plaquettaire au clopidogrel.
Le débat reste donc ouvert…
Stockl KM et al. Arch Intern Med 2010 ; 170 : 704-10.
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