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Éditorial

Publié le 01 mar 2013Lecture 2 min

« Si la certitude est plus apaisante, le doute est plus noble » Salämah Müssa

R. CADOR et P. DURAND, Hôpital Saint-Joseph, Paris

Prenons l'exemple de Monsieur X, âgé de 65 ans, diabétique en angor stable. Sa coronarographie objective un athérome bitronculaire constitué de deux lésions serrées de l’IVA moyenne et de la circonflexe moyenne avec un score Syntax à 8 et une fonction ventriculaire gauche normale. 

Depuis la publication de l’étude SYNTAX, ce patient relevait selon les recommandations soit d’un traitement chirurgical, soit d’une angioplastie avec stents et, en pratique, d’une angioplastie… On peut imaginer que l’intégration des résultats de l'étude FREEDOM aux prochaines recommandations le fera basculer dans le premier groupe.  Parallèlement, ce même patient observé à travers le prisme de l’étude COURAGE ne relève que d’un traitement médicamenteux. Mais là encore, la publication de l’étude FAME II inciterait plutôt à le dilater (à condition d’une FFR positive)… sauf que cette même étude n’a pas eu recours à la chirurgie qui devrait lui être désormais proposée.  Pour un même patient, nous avons trois alternatives thérapeutiques ayant chacune une parfaite validation scientifique.  Quelles innovations thérapeutiques peuvent expliquer un si brutal revirement de certitude scientifique ? Ces études évaluent pourtant la même technique chez les mêmes patients. En réalité seule la modélisation a changé.  Cet exemple comme bien d’autres nous rappelle les limites de l’Evidence Based Medicine et de son bras armé que sont les grandes recommandations des sociétés savantes. Tant que leurs objectifs sont pédagogiques, elles nous permettent de réaliser le tri nécessaire des connaissances scientifiques et de développer notre esprit critique. Le risque est que dans une volonté de supprimer l’incertitude, elles imposent une standardisation réductrice de nos pratiques médicales.  Le bon choix médical reste une juste adéquation entre cette « médecine fondée sur les preuves» et un bon sens clinique basé sur l’approche globale du patient.  Continuons donc à faire du sur-mesure sans nous laisser bercer par les chimères du prêt-à-porter.  Bonne lecture.    R. CADOR et P. DURAND  

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