Publié le 10 juin 2024Lecture 2 min
Evaluating growth patterns of abdominal aortic aneurysms among women. Et les femmes alors ?
Jimmy DAVAINE, CHU de la Pitié-Salpêtrière, Paris
Contexte. Qu’en est-il du sous-groupe des femmes ? Théoriquement protégées de la dilatation anévrismale par les estrogènes et par l’inhibition de multiples voies inflammatoires, il semble qu’à l’inverse, après la ménopause, elles soient beaucoup plus à risque de croissance rapide et de rupture de leurs anévrismes de l’aorte abdominale (AAA).
Méthodes. Identification rétrospective de patientes porteuses d’un AAA à l’aide d’un logiciel de NLP (Natural language processing) appliqué aux dossiers médicaux. Les imageries étaient retrouvées et analysées. Les dilatations > 3 cm étaient classées selon leurs aspect et étiologie.
Résultats. Au total, 286 patientes ayant des imageries multiples étaient identifiées pour l’analyse. L’âge moyen au diagnostic était de 75 ans. Les patientes étaient classées en anévrismes fusiformes (AF), ectasies (E), dissections (D) et anévrismes sacciformes (AS). Concernant la surveillance, 118 (33 %) AF étaient sous surveillance active, 78 (22 %) étaient perdues de vue et 164 (46 %) étaient des découvertes fortuites sans suivi ; 11 (12 %) E étaient surveillées, 73 (81 %) étaient des découvertes fortuites ; 17 (49 %) des D étaient surveillées, 12 (34 %) étaient perdus de vue et 6 (17 %) étaient des découvertes fortuites ; 2 (40 %) AS étaient suivis et 3 (60 %) étaient des découvertes fortuites. Le taux annuel de croissance était plus élevé pour les AF que les D (3,6 mm vs 1,75 mm ; p < 0,01). L’analyse montrait que le taux moyen n’était pas distribué selon une loi normale. De plus, le taux de croissance annuel augmentait selon le diamètre initial de l’anévrisme (AF : 0,91 mm/an si < 3 cm et 6,16 mm/an si > 5 cm ; D : 0,57 mm/an si < 3 cm et 2,66 mm/an si > 5 cm). La présence d’un tabagisme actif était associée à une plus forte croissance de l’anévrisme (3,3 mm vs 2,6 mm ; p < 0,001). De plus, le taux de croissance différait pour les patients qui avaient une histoire familiale d’AAA vs pas d’antécédents familiaux (3,2 mm vs 1,5 mm ; p < 0,001).
Conclusion. Ce travail donne des informations intéressantes sur la croissance des anévrismes chez les femmes en stratifiant en fonction de la cause et de certains facteurs de risque. Il suggère que les recommandations actuelles de screening sont inadéquates : une évaluation après 75 ans pourrait être utile et le taux de croissance est plus élevé que chez les hommes (3,6 mm/an vs chiffres du tableau). Une surveillance plus aggressive paraît légitime.
• https://doi.org/10.1016/j.jvs.2024.02.042.
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