Lu pour vous
Publié le 06 déc 2024Lecture 3 min
Long-term outcomes of elective endovascular versus open repair of popliteal artery aneurysms in the VISION Database
Jimmy DAVAINE, Hôpital européen Georges Pompidou, Paris
Les anévrismes poplités concernent les hommes âgés avec de nombreuses comorbidités. En cas d’ischémie aiguë secondaire à un anévrisme poplité, le risque d’amputation majeure peut atteindre 25 %. Les résultats du traitement endovasculaire selon certains aboutissent à des performances équivalentes à celles de la chirurgie ouverte quand d’autres études rapportent un nombre plus élevé de réinterventions après chirurgie endovasculaire. L’essai randomisé contrôlé OVERPAR comparant endo et ouvert n’a pas pu aller au bout du fait d’un taux insuffisant d’inclusion. Ce travail vise à comparer le traitement électif par chirurgie ouverte versus endovasculaire pour les anévrismes poplités.
Méthodes.
Identification des patients ayant été traités par chirurgie endovasculaire (EPAR) ou ouverte (OPAR) pour des anévrismes de l’artère poplitée à partir du registre VQI (Vascular Quality Initiative) chaîné à la base VISION (Vascular Implant 19 Surveillance and Interventional Outcomes Network), afin d’élargir la durée de suivi. Les groupes ont été appariés pour pouvoir être comparés au niveau des suites à court et long terme.
Résultats.
On retrouvait 751 patients dans le groupe EPAR et 1 844 dans le groupe OPAR. Après exclusion des patients opérés en urgence, ceux ayant à la fois un traitement ouvert et endovasculaire, ceux qui avait perdu leur couverture médicale…, on dénombrait après mise en correspondance des deux groupes 396 patients dans chaque groupe. Les patients traités par technique endovasculaire étaient plus âgés malgré l’appariement sans que la différence soit majeure, 77 versus 76 ans. Ils étaient aussi plus fréquemment fumeurs et les deux groupes avaient un statut ambulatoire similaire en préopératoire (86 et 85 %). Il n’y avait pas d’autres différences, en particulier en ce qui concerne le lit d’aval : 56 % des patients avaient trois axes de jambes ; 30 % deux ; et 15 % un seul axe de jambe. En périopératoire, il n’y avait pas de différence en termes de complication médicale majeure. On notait plus de saignements dans le groupe OPAR (12 % versus 1,5 % ; p < 0,001) et les patients EPAR retournaient plus précocement au domicile (88 % versus 49 % ; p < 0,001). Avant appariement, sur le long terme, la différence de mortalité était significative avec des taux plus élevés dans le groupe endovasculaire à 1, 3 et 5 ans (41 % vs 30,9 % ; p < 0,001). Il n’y avait plus de différence après appariement. On ne notait pas de différence en termes d’amputation majeure entre OPAR et EPAR, après appariement, à 5 ans de suivi avec 4,2 % versus 4,5 %. Par ailleurs, le taux de réintervention n’était pas différent entre les deux groupes à un an (24 % versus 29 %), 3 ans (33 % versus 36 %) et 5 ans (36 % versus 38 %). La comparaison avec le sous-groupe pontage en grande veine saphène montrait une mortalité plus élevée dans le groupe EPAR (1 an : 8,1 % vs 4 % ; p = 0,037 ; 3 ans : 24,5 % vs 15,5 % ; p = 0,017 ; 5 ans : 40,3 % vs 31 % ; p = 0,017), sans différence quant aux amputations majeures et aux réinterventions.
Discussion.
Dans les deux cas, le traitement électif dans cette étude se traduit par des taux de mortalité à 30 J inférieurs à 2 % et à moins de 5 % d'amputations majeures à 5 ans et par un tiers environ de réinterventions. Ces données incitent à penser plus souvent au traitement endovasculaire mais il ne faut pas oublier de lire entre les lignes. Il y a un biais méthodologique majeur qui exclut de nombreux patients de l’analyse, potentiellement les moins bons résultats. Il n’y a de plus que peu d’information sur les patients inclus et même après appariement les groupes sont difficilement comparables. Enfin et surtout, il n’y a pas d’information anatomique. En clair, certains stents ont pu être posés pour des anévrismes se terminant sur P1 ou P3 sans pouvoir être distingués. Ces éléments sont à garder en tête.
• JVS SVS 2024. Article avancé en ligne : doi.org/10.1016/j.jvs.2024.10.026.
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