Jimmy DAVAINE, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris
• Méthode : étude rétrospective de cohorte portant sur des patients ayant eu une procédure commune parmi une liste de 25 chirurgies entre 2007 et 2019 en Ontario. Le processus de sélection des patients était homogène et l’étude a suivi la méthodologie STROBE et RECORD. Les patients inclus étaient ceux pour qui on pouvait identifier la procédure, ainsi que le chirurgien et l’anesthésiste référents. Au total, l’étude a porté sur un million de patients. Le critère primaire était la survenue d’un événement adverse postopératoire comprenant décès, réhospitalisation, complication dans l’année suivant la chirurgie.
Résultats : au total, 151 000 patients ont été traités par des femmes (23 %) et le reste (77 %) par des hommes. Les patients opérés par une femme étaient plus jeunes, de même que les chirurgiens femmes. Ces patients avaient tendance à être plus fréquemment des patientes et avoir moins de comorbidités par rapport à ceux opérés par des hommes. Il y avait également des différences en termes de spécialités. À 90 jours, on a noté 14 % d’événements adverses postopératoires (2 % de décès, 8 % de réadmissions et 6,6 % de complications majeures). Après réajustement en fonction du sexe du chirurgien et de l’anesthésiste, et des covariables liées à l’hôpital, il a été observé un taux significativement plus élevé de complications et d’événements adverses dans le groupe chirurgiens à 90 jours que dans le groupe chirurgiennes. De même à un an, les patients opérés par des hommes étaient plus susceptibles d’expérimenter un événement adverse (25 % vs 20 %), idem pour la mortalité à 90 jours et à 1 an. L’analyse de sous-groupes a montré qu’il n’y avait pas d’association entre le sexe du chirurgien et le devenir du patient si ce dernier était un homme. À l’inverse, les patientes avaient plus d’événements adverses lorsqu’elles étaient opérées par un homme.
Conclusion : l’étude est rétrospective et il existe un effet lié à la différence de taille des groupes. Une piste intéressante : l’effet du sexe est plus important en cas de chirurgie programmée qu’en urgence, suggérant possiblement des indications mieux posées.