Publié le 18 avr 2023Lecture 2 min
Les bénéfices de la dapagliflozine sont identiques quel que soit le niveau de la fonction rénale : les suites de l’étude DELIVER
Bernard BAUDUCEAU, Saint-Mandé
Les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose 2 (iSGLT2) ont démontré leur efficacité sur la réduction des événements évolutifs de l'insuffisance cardiaque et sur le ralentissement de la progression de la maladie rénale que les personnes soient diabétiques ou non.
Cet article se fonde sur une analyse prédéfinie menée à partir de l'essai clinique randomisé DELIVER (Dapagliflozin Evaluation to Improve the LIVEs of Patients With PReserved Ejection Fraction Heart Failure). Il s'agissait d'une étude multicentrique internationale incluant plus de 6 000 patients avec une fraction d'éjection > 40 % et un taux de filtration glomérulaire estimé (DFGe) de plus de 25 mL/min/1,73 m2. L’effet de la dapagliflozine 10 mg/j était comparé à celui d’un placebo. Cette étude menée chez les patients avec insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée ou modérément réduite, a montré que ce médicament permettait une diminution du risque d’aggravation de l’insuffisance cardiaque ou des décès d’origine cardiovasculaire de 18 % tout en améliorant la qualité de vie. Aucune modification de ce résultat n’a été notée selon le niveau de la fraction d’éjection et que les patients vivent ou non avec un diabète.
L’objectif de cette étude complémentaire visait à déterminer l'effet de la dapagliflozine sur les plans cardiovasculaires et rénaux selon le degré initial de l'insuffisance rénale. Les critères de jugement sur le plan cardiovasculaire reposaient sur les décès d’origine cardiovasculaire ou l’aggravation de l'insuffisance cardiaque. L’évaluation des effets rénaux comprenait l’évolution de la pente du DFGe et un résultat composite rénal post hoc (diminution du DFGe ≥ 50 % par rapport au début de l’étude ; baisse du DFGe < 15 mL/min/1,73 m2 ; insuffisance rénale terminale et décès de cause rénale).
Un total de 6 262 participants d’âge moyen 72 ± 1 ans et composé de 56 % d’hommes avaient des taux moyens de DFGe de 61 ± 19 mL/min/1,73 m2. Un groupe de 3 070 patients (49 %) avaient un DFGe < 60 mL/min/1,73 m2. L'effet de la dapagliflozine sur les critères de jugement cardiovasculaire et rénal n'a pas été influencé par le niveau du DFGe au moment de l'inclusion. Lors d’un suivi médian de 2,3 ans, le taux d'incidence global du composite rénal était faible (1,1 événement pour 100 années-patients) et n'a pas été modifié par le traitement par la dapagliflozine. En revanche, la dapagliflozine a atténué la diminution du DFGe.
Les résultats de cette analyse prédéfinie ont montré que la fonction rénale initiale ne modifie pas le bénéfice de la dapagliflozine chez les patients insuffisants cardiaques présentant une fraction d'éjection légèrement réduite ou préservée. La dapagliflozine n'a pas réduit de manière significative la fréquence du résultat composite rénal bien que le taux global d'événements ait été faible. Cependant, la dapagliflozine a ralenti le taux de déclin du DFGe par rapport au placebo.
Ces résultats complètent ceux des études antérieures portant sur les effets cardiovasculaires et rénaux des différents iSGLT2. Cette classe médicamenteuse occupe aujourd’hui une place de choix en cardiologie et en néphrologie que les patients soient ou non diabétiques.
Publié par Diabétologie Pratique
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