Publié le 10 juin 2018Lecture 4 min
La Commission d’enseignement par simulation (COMSI) de la Société française de cardiologie
Pascal GUÉRET, Pr émérite de cardiologie à l’Université Paris-Est Créteil, au nom des membres de la COMSI
Les méthodes de l’enseignement par simulation revêtent des modalités pédagogiques multiples mais l’aphorisme suivant pourrait résumer leurs objectifs : « Jamais la première fois chez le patient » ou plus exactement : « Jamais les premières fois chez le patient » car la maîtrise d’un geste ou d’un acte ne s’acquiert habituellement pas en une seule fois. Espérons que dans un avenir proche, cet aphorisme sera inversé et remplacé par « Jamais la première fois sans le simulateur ».
Il s’agit donc d’une méthode se référant à l’éthique médicale qui vise à assurer la maîtrise du geste et à réduire les accidents et la iatrogénie. Très utilisée dans certains pays étrangers, le recours à la simulation est contrasté dans notre pays. C’est surtout en anesthésie-réanimation et en obstétrique que les programmes ont été développés.
La commission sur « l’enseignement par simulation » (COMSI)
Elle a été créée en 2015 au sein de la SFC dans le but de mieux le faire connaître à notre communauté et de dynamiser cet enseignement en cardiologie.
Elle rassemble des enseignants des facultés de Médecine et des Instituts de soins infirmiers mais aussi des cardiologues libéraux et hospitaliers non universitaires intéressés par le sujet. Cette représentation multidisciplinaire et multiprofessionnelle est très importante car de nombreux programmes sont destinés à l’ensemble d’une équipe.
La commission se réunit lors des Journées des groupes de travail de la SFC. C’est un lieu de rencontres et d’échanges d’informations mais qui n’a pas pour mission de procéder à l’achat de matériel ni d’intervenir dans les programmes développés dans les facultés de Médecine. Elle se veut une force de propositions et de coordination.
Elle accueille régulièrement le responsable d’un centre de simulation français qui expose son organisation, les programmes pédagogiques et le matériel disponible, et à quel public cet enseignement s’adresse (1er, 2e ou 3e cycle des études de médecine mais aussi IFSI et formation permanente). Les responsables des centres de Nancy, Amiens, Paris-Descartes (centre iLumens), Rouen… sont venus présenter leurs activités.
Échange, recueil et diffusion des informations utiles à la communauté cardiologique
La commission propose chaque année au Comité scientifique des Journées européennes de la SFC (JESFC) des sujets de session ou de conférences, le plus souvent de façon conjointe avec les groupes de travail, les filiales et le collège des cardiologues en formation, car toutes les sur-spécialités sont concernées, et cela de la formation initiale à la formation continue. Elle reçoit es fabricants de matériel de simulation puis les met en relation avec le comité d’organisation des JESFC afin que le matériel puisse être présenté sur des stands ou, mieux, soit l’objet de démonstrations lors d’ateliers pratiques.
Dans le cadre de l’enseignement, elle a fait le recensement des diplômes universitaires existants en simulation car cette modalité pédagogique réclame une formation particulière.
À la demande de la présidente de la SFC, la commission vient d’effectuer un recensement des activités existantes dans les CHU, dans l’optique de les intégrer dans la nouvelle maquette du DES de cardiologie et dans les programmes des 1er et 2e cycles des études de médecine ainsi que dans ceux des ISFI.
Les programmes développés spécifiquement en cardiologie sont nombreux mais encore peu utilisés en France et force est de reconnaître le retard pris par notre discipline dans ce domaine.
Les industriels proposent des solutions variées
Mannequins pour l’apprentissage de l’échocardiographie transthoracique ou transœsophagienne, simulateurs procéduraux pour la cardiologie interventionnelle, jeux sérieux développés pour la prise en charge de la fibrillation atriale, par exemple.
Mais il est possible et même souhaitable de partager l’usage de solutions pédagogiques développées par d’autres disciplines, telles que la prise en charge d’un arrêt cardiocirculatoire ou l’apprentissage de l’intubation oro-trachéale. D’une façon générale, la mutualisation est devenue nécessaire, ne serait-ce que pour des raisons économiques. Par exemple, l’Institut iLumens de l’Université Paris-Descartes vient de contractualiser avec deux autres universités d’Île de France. Plusieurs CHU unissent leurs forces et partagent leurs moyens dans le domaine de la cardiologie.
De leur côté, les industriels du secteur proposent également des stages et des séances de formation dans le domaine de la cardiologie interventionnelle qu’elle soit coronaire, valvulaire, structurelle ou rythmologique.
Contrairement à ce que l’on observe à l’étranger et en particulier aux États-Unis, la simulation n’est pas encore utilisée pour la recertification des médecins mais est essentiellement un outil de formation. Cela pourrait changer dans un avenir proche. C’est déjà une méthode de DPC préconisée par la HAS.
Les informations sur la COMSI sont disponibles sur le site web de la SFC : www.sfcardio.fr, onglet « Enseignement »
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