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Vie professionnelle

Publié le 31 mai 2012Lecture 5 min

Le Groupe de rythmologie et stimulation cardiaque de la SFC : un acteur professionnel à part entière

J.-C. DEHARO, Président du Groupe de rythmologie et stimulation cardiaque de la SFC, CHU La Timone, Marseille

Ces dernières années ont vu l’orientation du Groupe de rythmologie et stimulation cardiaque de la Société française de cardiologie (SFC) se modifier, en accord avec l’évolution des techniques de communication et la nécessité de représenter une « profession » maintenant clairement individualisée. Cette très brève mise au point est l’occasion de dresser un panorama du contexte et des activités de ce groupe.

Paysage de la rythmologie française La pathologie rythmique cardiaque progresse de façon « épidémique ». En particulier, l’incidence de la fibrillation auriculaire croît exponentiellement. Elle touche déjà près d’un million de Français. Les indications d’ablation endocavitaire s’étendent à la quasi-totalité des arythmies. La stimulation cardiaque et la défibrillation voient leurs indications curatives et prophylactiques progresser régulièrement. Plus de 60 000 stimulateurs sont implantés annuellement en France. Le taux d’implantation de défibrillateurs progresse régulièrement et dépasse actuellement 140 par million d’habitants dans notre pays. Plus de 250 000 patients doivent bénéficier d’une surveillance régulière de leur prothèse. La télécardiologie a fait une apparition récente dans notre domaine d’activité, laissant entrevoir de profondes mutations des pratiques. Le développement rapide de l’activité, joint à d’importants enjeux de qualité et de sécurité, a conduit les pouvoirs publics à classer les activités de cardiologie interventionnelle dans la liste des 18 activités soumises à autorisation, au même titre par exemple que la chirurgie cardiaque. Un décret paru au Journal Officiel du 14 avril 2009 distingue trois catégories d’actes de cardiologie interventionnelle correspondant à des compétences médicales et à un environnement technique différents, et décrit les conditions d’autorisation pour chaque catégorie. Les actes de type 1 sont les « actes électrophysiologiques de rythmologie interventionnelle, de stimulation multisite et de défibrillation, y compris la pose de dispositifs de prévention de la mortalité liée à des troubles du rythme ». Ils sont réalisés par des rythmologues interventionnels. Il est difficile de dresser le paysage complet de la rythmologie française aujourd’hui. À titre d’exemple, en île de France, en 2011, 93 cardiologues pratiquaient la rythmologie dans 15 établissements, et le rythme de formation d’un nouveau praticien était de 1 par an environ. À l’échelle de la France, l’activité de rythmologie interventionnelle est répartie entre trois secteurs : les CHU, les centres privés et les hôpitaux autres que CHU (centres hospitaliers généraux, hôpitaux militaires et Établissements de santé privés d’intérêt collectif ou ESPIC) de la façon suivante : 23 % en CHU, 41 % en centres privés et 38 % en hôpitaux autres que CHU. Pour les dernières données disponibles, la rythmologie implique 133 627 séjours par an, la stimulation cardiaque comptant pour 88 %, la défibrillation pour 7 % et l’ablation endocavitaire pour 5 %. Les valorisations correspondantes sont respectivement de 485 M€, 143 M€ et 136 M€. Le Groupe de rythmologie de la SFC : un petit groupe d’experts devenu un représentant de la profession Le Groupe de rythmologie et stimulation cardiaque de la SFC est issu de la fusion, en 2006, des deux historiques Groupe de rythmologie et Groupe de stimulation de la SFC, pionniers et anciens de plus de 25 ans. Initialement, les groupes étaient le théâtre de discussions médicales passionnées et de présentations en comité restreint de données qui allaient parfois marquer la rythmologie mondiale. Progressivement, les techniques de communication modernes et l’importance prise par les publications internationales ont enlevé la primeur à cette scène confidentielle. Il fallait alors s’atteler à d’autres tâches tout aussi nécessaires : reconnaissance des actes, encadrement des pratiques professionnelles, matériovigilance, éducation « initiale » à la discipline et formation continue. Comme le veulent ses statuts, le groupe est constitué de membres volontaires, nécessairement membres de la SFC, impliqués dans la discipline. Les neuf membres du bureau sont élus et désignent le président du Groupe. Sans qu’aucun « quota » ne soit statutairement imposé, le bureau panache des praticiens exerçant en secteur public, universitaire ou non, et libéral. Selon les missions envisagées par le groupe, des experts extérieurs au bureau sont sollicités. Parmi ses actions pérennes, le groupe est régulièrement mandaté par la SFC pour régler les questions scientifiques propres à la discipline. Pour n’évoquer que ce qui est très récent, les deux dernières années, sous la présidence du Pr Philippe Mabo, ont été marquées par une implication forte dans le projet de création d’un Diplôme d’enseignement spécialisé complémentaire en rythmologie et stimulation cardiaque qui devrait succéder à terme à l’actuel Diplôme interuniversitaire. Il assurera la formation spécifique à la sous-discipline. Il a également été réalisé un important travail scientifique institutionnel évaluant la télécardiologie dans notre système de soins, préalable indispensable à la reconnaissance de cette nouvelle activité. Enfin, les bases du renouveau des Journées d’enseignement de stimulation cardiaque ont été construites. Concernant les chantiers des années à venir, le thème privilégié sera l’élaboration de projets de recherche multicentriques français, sous la forme de registres coopératifs, impliquant toutes les « composantes » de la communauté rythmologique. Le but est évidemment de mieux décrire les pratiques nationales dans des domaines d’intérêt. La voix des rythmologues français doit porter à l’échelle européenne. Une plus forte participation nationale à la vie de l’European Heart Rhythm Association sera suscitée. Dans la continuité des actions antérieures, le groupe s’impliquera dans les discussions de reconnaissance de l’acte de télécardiologie, aux côtés du Conseil national professionnel de cardiologie. Enfin, l’information et les droits des patients continueront d’être au centre de nos préoccupations. Conclusion Le groupe voit ses missions évoluer au rythme des changements rapides que connaissent la cardiologie et la rythmologie. Il demeure l’émanation de la société scientifique nationale et, à ce titre, il s’attache à valoriser la recherche coopératrice et à proposer un encadrement rigoureux des pratiques. Pour contacter le Groupe de rythmologie et stimulation cardiaque : pacingrp@wanadoo.fr

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