R. CADOR et P. DURAND, Clinique Bizet, Paris
L’exemple des stents actifs en est une parfaite illustration. La polémique de 2006 sur les thromboses tardives des stents actifs apparaît aujourd’hui comme probablement très exagérée même si elle a eu le mérite d’améliorer nos pratiques (optimisation du traitement antiplaquettaire, meilleure sélection des patients, plus grande exigence dans le déploiement des stents, etc.). Cependant, nous savons désormais que nos querelles scientifiques seront systématiquement reprises voire amplifiées pour limiter les dérapages des coûts de la santé. La sécurité sera systématiquement mise en avant pour justifier les fermetures de centres d’angioplastie, limiter les centres autorisés à pratiquer le TAVI, restreindre les indications des stents actifs… Le rapport de l’HAS en est une illustration. De même, certaines innovations dont le bénéfice clinique est clairement établi seront longtemps « oubliées » : c’est le cas de la FFR qui n’a toujours pas obtenu de remboursement…
Le statut quo est toujours plus facilement prévisible – et souvent moins cher – pour les économistes de la santé. Leur mission est, il faut bien le reconnaître, kafkaïenne : identifier parmi les nombreuses solutions innovantes celles qui justifient véritablement un surcoût acceptable pour la société.
Des sociétés savantes fortes et impliquées systématiquement dans chacune des décisions seront probablement demain les garantes de décisions plus consensuelles et responsables.
Bonne lecture à tous.
R. CADOR et P. DURAND