Jimmy DAVAINE, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris
Ce travail rapporte une expérience multicentrique du traitement endovasculaire de l’aorte thoracique descendante pour des pathologies concernant l’arche aortique distale. L’endoprothèse utilisée comprenait une fenêtre permettant d’inclure l’artère sous-clavière gauche dans la zone d’étanchéité. Six centres européens experts ont participé à cette étude. La fenêtre était équipée d’un système préchargé pour faciliter le cathétérisme de la fenêtre. L’objectif est de réduire la morbi-mortalité par rapport aux alternatives chirurgicales pures avec circulation extracorporelle et hypothermie profonde, ou hybride comme le débranchement des troncs supra-aortiques en zone 0 à 2 ou encore la technique de la trompe d’éléphant gelée (type ThoraflexTM). Un groupe de 108 patients a constitué l’effectif de l’étude. L’âge moyen était de 68 ans. Trente-huit pour cent avait présenté une dissection aortique au préalable et 24 % avait déjà eu une chirurgie aortique. Le diamètre anévrismal moyen était de 59 mm. L’indication la plus fréquente était un traitement d’anévrisme postdissection (39 %). Le succès technique était de 99 % : un seul échec a été dû à un enchevêtrement des guides. Cette complication est par ailleurs survenue dans presque un tiers des cas (conflit entre un Lunderquist® et les guides pour cathétériser la fenêtre). La mortalité à 30 jours était de 3,7 % c’est-à-dire 4 patients. Six (5,6 %) ont présenté un AVC majeur et 4 (3,7 %), une ischémie médullaire. Trois cas de dissections rétrogrades ont été notés (2 fatals) tous en cas de pathologie disséquante. Durant le suivi, 4 endofuites de type 1A ont été détectées et 3 de type 1B en raison de la persistance de la perfusion du faux chenal. La survie à 1 an était de 93 %, la survie à 3 ans de 89 %. À 3 ans, on notait 73 % d’absence de réinterventions.
Cette étude montre la faisabilité de la technique avec une faible morbidité et mortalité dans des centres experts. Ces chiffres sont à comparer à ceux de la chirurgie ouverte. On note un taux non négligeable de dissections rétrogrades en cas d’anévrisme disséquant. Comme dans d’autres localisations, le suivi à long terme sera précieux.
Tsilimparis N et al. Eur J Vasc Endovasc Surg 2021 DOI: 10.1016/j.ejvs.2021.08.018.