Jimmy DAVAINE, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris
Méthode
L’OMS a défini 12 indicateurs en santé et a fixé à 44,5 médecins, infirmières, sage-femmes par 10 000 habitants le seuil minimum de densité pour obtenir une qualité de soins considérée comme suffisante. L’étude a porté sur la période 1990-2019 et a évalué 16 cadres de ressources humaines en santé dans 204 pays. L’étude suis la méthodologie GATHER (Guidelines for Accurate and Transparent Health Estimates Reporting) et utilise des sources de données OMS sur les emplois et autres registres complémentaires d’emplois en santé.
Résultats
En 2019, on recensait 104 millions de travailleurs en santé dans le monde, 13 millions de médecins, 30 millions d’infirmières et 4,6 millions de dentistes. La densité globale de médecins était de 16,7 pour 10 000 individus avec un rapport de 10 entre les pays ayant le plus fort ou le plus faible indice de développement socio-économique. Par exemple, 2,9 pour 10 000 habitants en Afrique sub-saharienne versus 38 pour 10 000 habitants en Europe centrale. Les différences majeures au sein des super-régions sont également détaillées. Dans les pays à haut revenu, la France est parmi les trois derniers pays avec 24,8 pour 10 000 habitants et le seul pays à avoir une diminution de son pourcentage de ressources humaines en santé entre 1990 et 2019 ! L’étude explique qu’une UHC (couverture en santé) de 80 % est obtenue avec 20,7 médecins par 10 000 habitants.
Discussion
La lecture des tableaux très nombreux et fournis est très informative. La pénurie mondiale et les disparités entre territoire est bien documentée. On manque d’environ 6 millions de médecins et 30 millions d’infirmières et sage-femmes dans le monde dont plus de 50 % en Asie et Afrique subsaharienne. La situation particulière de la France peut être interprétée à la lumière de notre système de sélection (Parcoursup, 1re année, ouverture de Fac à l’étranger, etc.). Bref « food for thought ».
GBD 2019 Human Resources for Health Collaborators. Lancet 2022 ; 399 : 2129-54.